"A ceux pour qui la poésie égaille la vie, ou que la vie égaille la poésie"
De tout mon cœur...
De tout mon cœur...
Jouissance
Première bouchée
Beauté éblouissante. Son regard se tourne vers elle. Ses yeux s'humidifient, des larmes coulent et tracent des chemins variés. Le regard se fige. Le goût salé des gouttes devient sucré au creux de sa bouche. Il déguste chaque larme, la salive s'en mêle, la rondeur s'étire et la larme coule tièdement dans la gorge.
Deuxième bouchée
Elle est comme une fleur qui vient d'éclore, le matin, très tôt, avant que la chaleur n'excite son parfum dense. Sa peau satinée, presque violette, dégage des senteurs épicées. Des gouttelettes de rosée trainent sur ses cheveux jais. La tige, ondulante, sans épines a des pores aux effluves citronnés.
Troisième bouchée
Ses lèvres cramoisies crient l'instinct carnassier. Des sons magiques, graves, ensuite plus doux, chatouillent son oreille, le lobe frémit, les boucles d'oreilles tintent. Sa voix d'alcôve l'appelle, il n'a pas peur, les sons l'entourent, il se sent protégé. Il la suit comme envouté par le flûtiste de Hamelin.
Quatrième bouchée
Glycine entortillée à sa colonne. Ses seins pointent leurs bouts à travers le tissu rugueux. En dessous, plusieurs textures de plus en plus fines. Leurs doigts explorent miette par miette leurs corps. La chaleur des caresses sur les corps fusionne les âmes. L'oiseau du paradis déploie ses ailes et s'envole.
Cinquième bouchée
Envie de mordre la figue juteuse, offerte. La peau fauve laisse découvrir la chair rouge sang, parsemée de pépites ocres, étincelantes. Il trouve l'antre, rose violent, point culminant où des cataractes jaillissent. Elles sombrent sur lui et le zèbrent de traits sépia. Il lèche jusqu'à la dernière goutte. Des creux séchés il en écume le sel jusqu'à satiété.
Dernière bouchée
Envie de recommencer ...